Tunis, 4 janvier 2023
Je récapitule.
Percy a mis enceinte Claire. À Este, elle tente d’avorter avec des médicaments. Sans succès.
Décembre 1818, sur les pentes du Vésuve, une excursion déclenche une fausse couche.
Elle perd l’enfant le 27 décembre. À Naples.
...
À propos de Ma créature …
Cette newsletter est un carnet de bord. Un voyage intime entre passé et présent. J’enquête sur la genèse de Frankenstein et les secrets enfouis de son autrice, Mary Shelley. Mon enquête m’emmène à Naples, Pise, Londres, Genève… Je suis les traces laissées dans les journaux, les lettres, les silences. J’interroge les lieux, les détails, les absences. Chaque jour, je partage une pièce du puzzle. Un détail troublant. Une lettre ancienne. Une intuition. Parfois une scène vécue. Parfois une voix intérieure.
Ce n’est pas une biographie. Ce n’est pas une fiction. C’est une exploration. Fragmentaire. Obsessive. Où passé et présent se répondent. Où Mary Shelley devient une figure-miroir.
L’histoire que je vais vous raconter se divise en deux mouvements. Deux pôles. Deux saisons intérieures. La première est marquée par la perte. C’est une traversée du deuil. J’y parle des fausses couches. Celles que nous avons vécues. Celles de Mary. De la mort de ses enfants. D’une mystérieuse petite fille abandonnée à Naples. Chaque disparition laisse une trace. Elle creuse une absence. Elle ouvre une question.
Puis vient la deuxième partie. Elle commence en Toscane. Le décor change. L’élan aussi. On passe du deuil à la création. De la perte à la transmission. C’est le territoire de la vie. Le plus simple. Le plus organique. J’y parle d’un temple oublié. D’héritages. De secrets. De naissance. D’inspirations. D’enfants réels. D’enfants rêvés. D’enfants écrits.
Le fil rouge, le thème souterrain, c’est la paternité. Pas la paternité comme fonction. Mais comme vertige. Comme mystère.
On lit souvent Frankenstein comme une allégorie de la maternité niée. Mais c’est aussi une tragédie paternelle. Victor Frankenstein n’est pas seulement un créateur obsédé par la création de la vie. C’est aussi un père qui abandonne son enfant. Cette fuite face à la responsabilité rappelle une peur universelle : celle de ne pas être à la hauteur. De mal faire. D’échouer à aimer.
Mon histoire est une méditation sur la paternité. Sur ses silences. Ses doutes. Ses éclats. Sur la subjectivité des pères. Leurs angles morts. Leurs fictions. Leurs monstres. Et ce qu’ils transmettent, malgré eux.
Frankenstein devient alors une faille. Un miroir. Un appel. Une façon d’écouter nos propres absences. Nos inquiétudes. Nos héritages invisibles. Et peut-être, aussi, une manière de dire que les hommes parlent. Qu’ils ressentent. Même s’ils ne savent pas toujours comment.
Bienvenue dans les marges de l’histoire. Là où les fantômes laissent encore des traces.
Ma créature
À propos de Ma créature …
Cette newsletter est un carnet de bord. Un voyage intime entre passé et présent. J’enquête sur la genèse de Frankenstein et les secrets enfouis de son autrice, Mary Shelley. Mon enquête m’emmène à Naples, Pise, Londres, Genève… Je suis les traces laissées dans les journaux, les lettres, les silences. J’interroge les lieux, les détails, les absences. Chaque jour, je partage une pièce du puzzle. Un détail troublant. Une lettre ancienne. Une intuition. Parfois une scène vécue. Parfois une voix intérieure.
Ce n’est pas une biographie. Ce n’est pas une fiction. C’est une exploration. Fragmentaire. Obsessive. Où passé et présent se répondent. Où Mary Shelley devient une figure-miroir.
L’histoire que je vais vous raconter se divise en deux mouvements. Deux pôles. Deux saisons intérieures. La première est marquée par la perte. C’est une traversée du deuil. J’y parle des fausses couches. Celles que nous avons vécues. Celles de Mary. De la mort de ses enfants. D’une mystérieuse petite fille abandonnée à Naples. Chaque disparition laisse une trace. Elle creuse une absence. Elle ouvre une question.
Puis vient la deuxième partie. Elle commence en Toscane. Le décor change. L’élan aussi. On passe du deuil à la création. De la perte à la transmission. C’est le territoire de la vie. Le plus simple. Le plus organique. J’y parle d’un temple oublié. D’héritages. De secrets. De naissance. D’inspirations. D’enfants réels. D’enfants rêvés. D’enfants écrits.
Le fil rouge, le thème souterrain, c’est la paternité. Pas la paternité comme fonction. Mais comme vertige. Comme mystère.
On lit souvent Frankenstein comme une allégorie de la maternité niée. Mais c’est aussi une tragédie paternelle. Victor Frankenstein n’est pas seulement un créateur obsédé par la création de la vie. C’est aussi un père qui abandonne son enfant. Cette fuite face à la responsabilité rappelle une peur universelle : celle de ne pas être à la hauteur. De mal faire. D’échouer à aimer.
Mon histoire est une méditation sur la paternité. Sur ses silences. Ses doutes. Ses éclats. Sur la subjectivité des pères. Leurs angles morts. Leurs fictions. Leurs monstres. Et ce qu’ils transmettent, malgré eux.
Frankenstein devient alors une faille. Un miroir. Un appel. Une façon d’écouter nos propres absences. Nos inquiétudes. Nos héritages invisibles. Et peut-être, aussi, une manière de dire que les hommes parlent. Qu’ils ressentent. Même s’ils ne savent pas toujours comment.
Bienvenue dans les marges de l’histoire. Là où les fantômes laissent encore des traces.
Par Arnaud Dandoy
Je m’appelle Arnaud Dandoy. Je suis criminologue au Muséum d’Histoire Surnaturelle, aussi appelé Surnateum — un cabinet de curiosités dédié aux formes anciennes de magie, aux savoirs occultés, aux forces invisibles qui traversent nos civilisations depuis l’aube des temps. Mon métier : élucider des affaires. Certaines trouvent une explication rationnelle. D’autres non.
Ce qui m’attire, ce sont les connaissances interdites. Les mythes. Les légendes. Les superstitions. Tout ce que l’humanité a refoulé, mais jamais oublié. J’enquête dans des univers parallèles, des marges, des zones grises. À la frontière du réel.
De 2013 à 2020, j’ai vécu en Haïti. J’y ai étudié les processus de zombification. J’ai suivi la trace des lougawou — les loups-garous du monde créole. Depuis cinq ans, je vis en Tunisie. J’y poursuis une autre obsession : la possible localisation de l’Atlantide. Une cité engloutie. Un vestige enfoui.
Mais récemment, une autre affaire s’est imposée à moi. Une disparition ancienne. Celle d’une petite fille nommée Elena Adelaïde Shelley, morte à Naples en 1820. Une énigme discrète. Presque oubliée. Et pourtant centrale.
C’est cette enquête que je raconte ici. Une affaire qui m’a conduit dans l’ombre du monstre de Frankenstein. Et peut-être jusqu’à moi-même.