Tunis, 9 juin 2022 (Vous venez d’arriver ? Ce journal se lit comme un feuilleton. Pour bien suivre l’histoire, je vous recommande de commencer par la lettre N°1 en cliquant sur le lien suivant 👉https://tinyurl.com/macreature).
J’ai raconté mes vacances à Christian ce matin.
Il faut que je te parle de Christian. Je l’ai rencontré vers l’âge de douze ans, à l’époque où je m’initiais à l’illusionnisme. C’est lui qui m’a fait sortir de la magie ringarde. Celle des tours de cartes, des pièces qui disparaissent, des lapins dans un chapeau. Il m’a montré une autre voie. La magie des objets hantés, des choses qui murmurent, de l’invisible qui frôle la réalité.
Tu sais qu’au Surnatéum — c’est le nom de son cabinet de curiosités — il possède un cocon de fée ? Et même de la poussière de fée, celle qui fait voler les objets.
Quand je lui ai parlé des machines anatomiques de la chapelle San Severo, il a aussitôt pensé au monstre de Frankenstein.
Peut-être.
Je n’ai pas osé lui avouer que je n’avais jamais lu le roman.
C’est un grand classique, pourtant. Le premier roman de science-fiction, disent certains. Pour moi, Frankenstein, c’est juste un monstre avec des cicatrices, des boulons dans le cou. Ou peut-être des électrodes. Je ne sais plus.
Mais quel rapport avec les machines du docteur Salerno ?
« À toi de me le dire. »
C’est tout ce qu’il m’a répondu.
Avec un smiley en prime.
© Surnateum