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Tunis, 12 juin 2022
J’ai acheté ce matin une édition de poche du roman de Mary Shelley.
La couverture représente une femme à la coiffure étrange, très crêpée, avec une longue mèche blanche ondulée, qui a l’air effrayée. C’est une image tirée du film La Fiancée de Frankenstein. Une scène finale, culte. Elle hurle. Lui tend les bras. Elle le rejette.
Il faut dire qu’il a plutôt bien réussi dans la vie, Frankenstein. Plus de quarante films ont été tournés en son honneur. Sans parler des adaptations théâtrales, des romans, des BD, des parodies. Frankenstein est partout.
C’est devenu bien plus qu’un monstre. Avec le vampire et le loup-garou, c’est sans doute l’icône la plus reconnaissable du fantastique. Une icône de la pop culture.
Mais à force de films, de costumes, de détournements, la créature a tout avalé. Elle a effacé son créateur (je croyais que Frankenstein, c’était le monstre…).
Et même celle qui l’a inventée.
Mary Shelley. Disparue derrière son propre monstre. Son nom à elle s’efface, englouti sous les cicatrices et les boulons. Certains ont même douté qu’elle en soit l’autrice. Ils ont prétendu que son mari avait tout écrit…
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